Venus d'ailleurs
de Paola PIGANI.
Domiciliée à Lyon, éducatrice de jeunes enfants, Paola Pigani est née en 1963 de parents italiens émigrés en terres charentaises. Depuis une vingtaine d'années, elle partage son temps entre le monde de l'enfance et l'écriture. Elle a déjà publié plusieurs recueils de poésie. Son premier roman, "N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures", a été sélectionné pour le Goncourt du premier roman en 2014.
4ème de couverture :
Au printemps 1999, Mirko et sa soeur Simona, des Albanais du Kosovo d'une vingtaine d'années, ont fui leur pays déchiré par la guerre. La route de l'exil les a menés quelque temps en Italie, puis dans un centre de transit en Haute-Loire. En 2001, ils décident de tenter leur chance à Lyon. Simona est combative et enthousiaste. Très vite, elle trouve un travail, noue des amitiés, apprend le français avec une détermination stupéfiante. Elle fait le choix volontariste de l'intégration là où son frère, plus secret, porte en lui la nostalgie de ce qu'il a laissé au Kosovo. Pour lui, le français est la langue des contremaîtres et de la rue. Le jour, il travaille sur des chantiers. La nuit, il dort dans un foyer. Les moments de pause, il gagne les lisières de la ville et peint des graffs rageurs sur les murs. C'est ainsi qu'il rencontre Agathe, déambule avec elle, partage un amour fragile face aux séquelles d'une guerre encore trop proche.
Ce roman tout en retenue raconte les étapes du parcours des réfugiés dans une métropole devenue dès 1999 un point d'accueil privilégié des réfugiés kosovars en France. En filigrane : la beauté de la ville, l'art, l'exil, la différence, la liberté, la foi en l'humain.
Roman lu dans le cadre du prix littéraire inter-CE, roman au combien d'actualité ! Un roman que certain feraient bien de lire, tout ceux qui s'imaginent que les réfugiés ne sont que des profiteurs ou des voleurs. Ici on ressent la souffrance de ces déracinés. Imaginez vous deux secondes dans leurs peaux. Vous vous rendez compte du courage nécéssaire pour tout quitter, son pays, sa famille, sa maison et débarquer sans rien, dans un pays d'une culture si diffèrente.
Je ne connais pas de réfugiés. Je ne vois que les images que les médias peuvent nous montrer. J'imagine que rien n'est tout blanc ou tout noir. Ce qui me choque c'est qu'on les traite comme une masse : "la problèmatique des migrants", on oublie souvent qu'il y a derrière ce terme des hommes et des femmes avec chacun une histoire qui leur est propre.