On en parle avec les loulous...
Il y a des thèmes qui sont parfois difficiles à évoquer avec les enfants. La mort, bien évidemment, en fait partie. Difficile de trouver les mots justes pour répondre à leurs questions si naturelles, si "naïves" pourrait-on dire. C'est dans ces moments là, quand on n'a pas les mots, quand les emotions qui nous submergent, rendent notre discours incompréhensible pour eux, que les livres volent au secours des parents.
J'ai découvert 2 livres en particulier :
- Au revoir Blaireau de Susan Varley :
C'est l'histoire d'un vieux blaireau qui se sent fatigué et qui sent sa mort prochaine arriver. Il prépare ses amis à son départ et leur demande de ne pas être triste. Mais le jour où effectivement Blaireau disparait, ses amis sont dévastés par le chagrin. L'hiver passe. Au printemps, lorsqu'ils se retrouvent après l'hibernation, ils se remémorent tous leurs beaux souvenirs, tous ce que blaireau leur a appris au fil des ans. C'est dans cette douce nostalgie, dans ces anecdotes de joie partagée qu'ils aiment se rappeler leur ami.
- Les questions des tout-petits sur la mort :
Dans ce livre, on retrouve plusieurs petites histoires sur des thèmes différents.
J'ai tout particulièrement aimé la 1ère :
C'est l'histoire d'un arbre millénaire qui trône au centre d'un village. Cet arbre à deux branches remplies de fruits. La légende veut que sur une de ses branches les fruits soient empoissonnés. Un hiver où la famine s'est abattue sur le village, un père refusant de voir son enfant mourir, prend le risque de manger un fruit..rien ne se passe. Par chance, il a choisi la "bonne" branche. Il court donc annoncer la nouvelle à l'ensemble des villageois. Chacun peut se régaler des fruits de cet arbre et aucun décès n'est à déplorer dans le village de tout l'hiver. Un après-midi, les villageois décident de couper la mauvaise branche, afin qu'aucun incident ne survienne dans l'avenir. Mais le lendemain, l'arbre est complétement desséché et meurt. Heureusement, un noyau, tombé à son pied, a donné une nouvelle pousse et un nouvel arbre trône rapidement au centre du village, avec ses deux branches. Les villageois comprennent alors que la "bonne" branche ne peut exister sans la "mauvaise", comme la vie ne peut exister sans la mort.